Moyens limités dites-vous ?

15/11/2012

Il fallait un drone pour lancer un missile sur la caverne qui servait de refuge au présumé chef de dahalo Ramenabila. Cela aurait évité un déplacement de plusieurs kilomètres aux forces spéciales en mission dans le Sud de Madagascar. Les gendarmes parlent de « moyens limités » pour mener à bien leur mission. On les a pourtant bien vus, munis de leur lance roquette qui leur a permis de tuer dans le tas des gens quelquefois sans défense. On a vu la photo des corps déchiquetés par leur équipement de mort. Des armes de guerre, destinées à des blindés ont été utilisées dans le Sud.Mais les membres des forces spéciales parlent de « moyens limités ».

A part le drone, il fallait peut-être un B-52, une F-16, des bombes au napalm pour raser complètement les villages, tous les villages des Zafindrav’ala, comme ça on n’avait plus besoin d’y mettre le feu à la façon traditionnelle. Les forces spéciales ont mobilisé des hélicoptères et des RPG-7. Qu’est-ce qu’il fallait encore ? L’orgue de Staline peut-être pour finir le travail après le passage du B-52 et de la F-16 et après le largage d’une nouvelle version de « little boy », si quelque chose restait encore debout. Pourtant, on n’avait normalement pas besoin de recourir à la moindre arme de guerre dans une opération de maintien de l’ordre. On peut se demander à quoi a servi l’armée dans ce genre d’opération, qui ne devrait concerner que la gendarmerie. Car il s’agissait normalement de procéder à l’arrestation d’un présumé bandit notoire. C’est curieux d’entendre les officiers parler de « moyens limités » après que des villages avaient été incendiés, et que des simples villageois avaient été tués sans ménagement. C’est également curieux d’entendre les mêmes officiers montrer du doigt des personnalités politiques accusées de la manière la plus simples du monde d’être les instigateurs des vols de bovidés. Que c’est tellement facile d’accabler quelqu’un de crime, quand on sait qu’on a les armes pour se défendre, et, surtout, pour s’en prendre aux autres qui n’en disposent pas. Evidemment, il y a toujours des hommes politiques que l’on veut à tout prix abattre. Marc Ravalomanana en tête. C’est la bête noire du régime de Transition et des militaires qui le soutiennent depuis presque quatre ans. Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage. Il faut trouver un coupable à tous les maux que le régime Rajoelina ne parvient pas à résoudre. La saison actuelle et l’incapacité des autorités communales à assainir la capitale font que les ordures ménagères envahissent souvent les coins de rues. Avec la saison des pluies, le résultat c’est le pullulement des moustiques, des mouches et l’envahissement des rats. Mais on ne tardera sans doute pas à dire que c’est à cause de Marc Ravalomanana.