Une détermination exemplaire

27/07/2013

Ils ne comptent pas en rester là. Même si le sommet entre les quatre chefs d’Etat malgaches n’avait pas lieu comme prévu au début de ce mois de juillet, les chefs d’église du FFKM ne souhaitent pas abandonner le processus qu’ils ont initié. Ils n’ont pas tort, puisque depuis qu’ils ont décidé de s’écarter de la médiation en 2009, la situation a connu l’enlisement. La Communauté Internationale a fait de son mieux mais les médiateurs ont été dépassés par la fourberie des acteurs politiques malgaches. Les accords de Maputo et d’Addis Abeba ont été un coup d’épée dans l’eau.

La rencontre entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina sur une île paradisiaque des Seychelles n’ont pas inspiré les deux hommes pour trouver une issue pacifique à l’interminable crise politique. La tentative de tenir une élection présidentielle crédible a été toujours vaine jusqu’à présent. Il est ainsi plus que logique si le FFKM mobilise les grands moyens pour parvenir à une sortie de crise acceptée par la majorité des acteurs politiques. Sans une solution concertée, à bref délai, en effet, les dérapages seront difficiles à contrôler, plus tard. Car la situation devient de plus en plus tendue, à mesure que la crise perdure. C’est afin de parer à toute éventualité que le FFKM a décidé de relancer le processus de médiation. La Confédération des églises chrétiennes n’a pas épuisé ses cartes. Si le sommet entre Didier Ratsiraka, Albert Zafy, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ne pouvait avoir lieu, le FFKM sait que leurs collaborateurs sont encore disposés à discuter. Les chefs d’église ne souhaitent pas que la flamme s’éteigne définitivement. La prise de position du FFKM a été toujours déterminante lors des précédentes crises dans le pays. Raison pour laquelle, les chefs d’église insistent actuellement pour trouver une issue à quatre ans et demi de conflit politique dévastateur. Les techniciens qui collaborent avec les chefs d’église se donnent des pieds et des mains pour mettre en œuvre un nouveau schéma. Mais toutes les conditions ne sont pas encore remplies. Le FFKM ne souhaite pas bousculer le processus, mais les citoyens sont malgré tout pressés d’en finir avec la cacophonie. Le FFKM est resté pondéré. Mais de plus en plus de Malgaches tendent à se radicaliser, face à la situation qui continue de se dégrader. Pour éviter une nouvelle Révolution, le FFKM montre une détermination exemplaire. Mais il va falloir que les acteurs politiques jouent le jeu. Qu’ils cessent de jouer avec le sort de tout un peuple.