Le pays mérite mieux que ça

17/11/2012

Madagascar aurait pu connaître des conditions meilleures si ce n’est les crises cycliques qui détruisent, sur de nombreux plans, le pays à chaque fois que l’économie semble connaître une certaine embellie. Des analystes viennent de conclure que si l’élan de 2008 avait été maintenu, la Grande Ile aurait connu une meilleure situation socio-économique que la Côte d’Ivoire actuellement. Mais ce pays qui venait de connaître la guerre, a effectué beaucoup plus de progrès que Madagascar.

Et c’est toujours la même rengaine. Le Rwanda a connu un génocide à grande échelle, mais le pays avait beaucoup plus progressé que le nôtre, depuis ces années. C’est tout simplement frustrant de savoir que Madagascar a un indicateur de développement humain bien inférieur à celui des Comores. Les Malgaches, depuis des décennies, avaient l’habitude de se moquer des Comoriens. Maintenant, les Comoriens peuvent bien se moquer des Malgaches. Les temps ont changé. Auparavant, Madagascar comptait plus de zébus que d’hommes. Dans les prochaines années, cette population risque tout simplement de devenir végétarienne, pour différents motifs. Le cheptel bovin n’a pas évolué, en effet, et le phénomène dahalo n’a pas arrangé les choses. Et dire que c’est dans ce contexte que le régime de Transition a tenté d’autoriser de nouveau l’exportation des bœufs sur pied. Une véritable catastrophe nationale. En termes de potentialité, Madagascar se trouve bien au premier rang sur le continent africain, et peut-être même au-delà. Un spécialiste vient d’affirmer que le sous sol-malgache est exploitable, dans certaines circonstances, jusqu’à des dizaines de kilomètres. C’est dire que les Malgaches dorment sur d’énormes richesses, tout en étant classés parmi les peuples les plus démunis du monde. Personne n’a su apporter d’explications convaincantes sur ce paradoxe. Un autre spécialiste a également affirmé que les exportations de bois de rose, en une année, auraient pu couvrir 75% du budget de l’Etat. Pourtant, on ne parle là que de bois de rose, alors que le pays dispose de bien d’autres choses. Les crises politiques cycliques qui engendrent systématiquement des crises socio-économiques, aggravent le cas de la Grande Ile. On pouvait pourtant éviter ces crises. Et si on pouvait les éviter, le pays se trouverait dans des meilleures conditions. C’est le patriotisme de tout un chacun qui doit donc être réveillé. Si tous les acteurs de la crise étaient conscients du dégât engendré par ce conflit politique sur la vie de la nation, on n’en serait pas là aujourd’hui. Mais, hélas. Le pays mérite pourtant beaucoup mieux que ce qu’il connaît actuellement.