Vacances diplomatiques

29/11/2012

Des diplomates étrangers s’apprêtent à rejoindre leur pays d’origine à l’occasion des fêtes de fin d’année. On dit souvent que les Occidentaux n’aiment pas fêter Noël avec la chaleur. Et que le père Noël lui-même est plus à l’aise sous les neiges. Certains sont déjà partis. D’autres préparent déjà leur valise. Et on dit souvent que le mois de décembre est un mois politiquement creux.

Des observateurs estiment qu’il ne se passera rien à Madagascar en l’absence des diplomates étrangers. Par « il ne se passera rien », il faut lire et comprendre qu’il n’y aura pas de coup d’Etat miraculeux pour renverser la vapeur. Et qu’il n’y aura pas non plus de grande foule qui va descendre dans la rue pour réclamer le départ du régime de Transition. Bref un mois creux. Ceci dit, Andry Rajoelina, dès à présent, peut s’atteler à la rédaction de son discours de fin d’année. Pour la quatrième fois consécutive, il va prononcer ce discours du 31 décembre que de nombreux Malgaches ne voulaient jamais entendre. Cette année encore, ceux qui n’ont jamais désiré voir Andry Rajoelina au sommet de l’Etat devront trouver d’autres préoccupations pour éviter, une nouvelle fois, de l’entendre. En tous cas, les diplomates étrangers qui vont passer Noël sous les neiges, auront l’opportunité d’oublier un peu la litanie malgache. Notamment ceux qui sont là, et las, depuis plus de trois ans. Depuis 2009, leur travail n’a pas beaucoup changé. C’est la monotonie. On parlait de négociation, de médiation, de dialogue, d’accord politique ou encore de consensus, et depuis un an de feuille de route. Mais depuis le début, l’expression la plus fréquente était « sortie de crise ». On en parle depuis janvier 2009, mais quatre ans après, il n’en est rien. Ce sont des mots et des expressions qui bourdonnent à chaque fois à l’oreille des Malgaches mais qui n’ont rien apporté de concret dans leur quotidien. Les Malgaches, contrairement aux diplomates qui auront l’occasion d’une escapade sous les neiges, continueront d’entendre ces expressions. Comme il y a quatre ans, ils attendent du concret de la part des acteurs politiques et des médiateurs. Mais en face, il n’y a rien à proposer. Le peuple est puni. Et plus particulièrement la frange de la population qui ne désire plus voir et entendre ce discours - le même- du 31 décembre. Plutôt une bouteille de bière, un verre de rhum, des dessins animés pour les enfants, ou autres choses de plus agréables mais pas « Ry vahoaka Malagasy Mpiray tanindrazana… » Non.