Une trêve pour qui ?

03/12/2012

Le mois de décembre a été habituellement un mois d’accalmie politique chez nous. C’est généralement le mois où les gens pensent plutôt à la fête. Mais il y a toujours eu des exceptions. Et 2012 n’a pas tout dit. Les politiques n’ont pas tout sorti ce qu’ils avaient en tête et dans leur agenda.

La trêve est automatique pour décembre, depuis toujours. Mais on peut aussi se demander si le mot trêve est le plus approprié pour décrire cette réalité. En effet, c’est le mois de la préparation des actions à venir, dans la plupart des cas. « On va d’abord faire la fête », dit-on souvent. On se souvient qu’en 2001, les partisans de Marc Ravalomanana n’affichaient pas tellement de véhémence particulière au stade de Mahamasina lors du « Krisimasim-pendresena » mais une fois les festivités terminées, ils ont envahi la place du 13 mai le 7 janvier 2002. Mais cette fois-ci, ce n’est pas seulement le mois de janvier qui nous réserve peut-être des surprises. Décembre n’a pas dit son dernier mot. Et il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. C’est vrai, les diplomates vont partir en vacances. C’est vrai que c’est le mois de la trêve pour les politiciens. Mais à bien y réfléchir, tout peut arriver. Ce n’est pas pour rien que le chef de la Transition a choisi le début de ce mois pour relancer sa machine de propagande. Il était à Antsiranana samedi dernier. Ce n’est pas pour rien aussi si Marc Ravalomanana a rappelé à ses partisans que la SADC va bientôt se réunir et qu’il aura par la suite ses mots à dire. A qui profite alors la trêve ? Et pour qui sonne le glas ? Mystère. On se souvient tout simplement qu’en 2009, c’est un mois de décembre que le régime Ravalomanana a décidé de fermer la télévision Viva. Une décision qui a mis le feu aux poudres, car le conflit politique a démarré en janvier 2009. On dit toujours trêve, mais c’est le mois de décembre que ça bouillonne le plus dans le microcosme politique avant l’implosion à venir. Que nous réserve janvier 2013 ? Tout le monde est aux aguets. En tous cas, pour les Malgaches, ce n’est pas le 21 décembre 2012 qui importe. Le calendrier Maya, qui prévoit la fin du monde à cette date, ne fait pas vraiment peur ici. L’appréhension concerne surtout l’issue de la crise, si on peut parler d’une « issue ». On a en tous cas quelques certitudes : le pasteur Mailhol sera fixé sur son sort, Monseigneur Odon Razanakolona assurera la présidence du FFKM et Andry Rajoelina devra démissionner s’il participe aux élections. Pour le reste, attendons patiemment.