Serrez-vous la ceinture

06/12/2012

Le budget de l’Etat a été adopté. On parle de baisse au niveau de la plupart des institutions de la Transition, comme la présidence et la primature. C’est facile en effet de le faire croire sur la base de chiffres écrits noir sur blanc. Mais qui peut croire en une véritable baisse du train de vie au niveau de ces institutions. Ce qui est sûr, pour le moment, est que l’invasion des criquets menace une grande partie de la Grande Ile, faute d’argent pour mener la lutte antiacridienne.

C’est une vraie menace qui pèse sur la nation. Car après l’attaque des dahalo, ce sont les criquets migratoires qui donnent l’assaut à l’ensemble du pays. Le risque de voir les criquets dans les principales villes du centre du pays est réel maintenant. Des essaims avaient été identifiés un peu au sud d’Antsirabe. Un désastre à venir, à moins d’une prise de responsabilité exemplaire, à bref délai. En 1999, les essaims étaient visibles sur l’Avenue de l’Indépendance à Analakely, en plein cœur de la capitale. Le pays a vécu, deux ans auparavant, une période transitoire qui n’a pas dit son nom, et le gouvernement de l’époque ne disposait pas de suffisamment d’argent pour lutter contre les essaims au meilleur moment. C’était en 1997. Il a fallu par la suite des années pour lutter contre les criquets migratoires. Il fallait donc bien repenser cette fameuse baisse du train de vie de l’Etat. C’est d’ailleurs curieux d’entendre ce genre d’expression alors que des millions, voire des milliards d’Ariary sont dépensées dans les cérémonies d’inauguration de chrysanthème. Ces inaugurations sont suivies de festivités dépensières et de déplacement très coûteux. Mais on demande aux autres de se serrer quand même la ceinture. Et la population dans tout ça ? Elle s’est serrée la ceinture depuis bien longtemps. Quatre millions de nouveaux pauvres sont condamnés à réduire leur dépense depuis le début de la crise. Certains ont su éviter la baisse du niveau de vie mais en s’endettant. Ils ont pris de l’argent dans le futur pour mieux vivre dans le présent. Et c’est tout simplement une autre façon de se serrer la ceinture. Beaucoup de Malgaches ont été déjà contraints à se serrer ainsi la ceinture. Ils n’ont pas choisi cette situation. Là c’est du sérieux, tandis qu’au sommet personne n’y croit pas véritablement. On ne se serre pas la ceinture quand on a des dépenses folles à effectuer dans les fêtes foraines. Et la preuve, ça va continuer. Rendez-vous à Antsonjombe prochainement.